Sur la page de garde de l'Arsep , rubrique "presse spécialisée":
Insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique.
Sundström P et collaborateurs, Suède; Doepp F et collaborateurs, Allemagne.
Des études récentes ont suggéré qu’un phénomène appelé « Insuffisance veineuse céphalorachidienne » (IVCC), anomalie du drainage sanguin entre le cerveau et la moelle épinière, pourrait contribuer aux dommages du système nerveux observés dans la sclérose en Plaques (SEP).
Lors d’une 1ère étude (Journal of Neurology Neurosurgery and Pysychiatry publiée en Avril 2009) réalisée chez 65 personnes atteintes de différents types de SEP et 235 témoins (personnes en bonne santé ou ayant d’autres troubles neurologiques), l’équipe du Pr Zamboni (Italie) montrait une circulation veineuse anormale chez 100% des personnes atteintes de SEP et aucune anomalie chez les témoins. Les auteurs concluaient toutefois que cette étude pilote nécessitait une étude plus large pour évaluer définitivement l’impact possible de l’IVCC sur l’évolution de la SEP.
Ce mois-ci, dans Annals of Neurology, 2 études, l’une suédoise, l’autre allemande ont été publiées sur le sujet.
Dans la 1ère étude, les auteurs ont réalisé une IRM par contraste de phase afin d’analyser la circulation veineuse et cérébrospinale chez 21 personnes atteintes de la forme rémittente de SEP et 20 témoins. Ils ont également réalisé une angiographie chez les personnes atteintes de SEP. Leur analyse n’a montré aucune différence entre les patients et les témoins concernant la circulation dans les veines jugulaires internes et la circulation cérébrospinale. Trois des 21 patients présentaient une sténose de la veine jugulaire interne.
Dans la 2nde étude, les auteurs ont réalisé une extra et trans-crâniale échographie prolongée avec code couleur chez 56 patients atteints de SEP et 20 témoins. Cette analyse permettait, entre autre, d’analyser le flux veineux extra-crânial et les critères d’IVCC. Aucune différence n’a été observée entre les 2 groupes. Aucun patient impliqué dans l’étude ne présentait les critères d’une insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique.
En conclusion,
ces 2 études ne semblent pas confirmer l’hypothèse vasculaire de la SEP. Néanmoins, des études à plus grandes échelles sont nécessaires pour répondre définitivement à cette question.